2e de Mahler par M. Franck et le Philharmonique de Radio-France, Philharmonie 10/11/17

Mahler, Symphonie n°2 en ut mineur, “Résurrection”
Dorothea Röschmann, soprano
Ekaterina Gubanova, mezzo
Choeur de Radio-France, Orchestre Philharmonique de Radio-France
Mikko Franck, direction

C’est une bonne habitude en train de se prendre : une à deux fois par an, Mikko Franck et le Philhar mettent la Philharmonie dans leur poche, pour leurs trop rares visites. Après une première un peu manquée (5e de Prokofiev) faute de prise en compte de l’acoustique, il y a eu de mémorables 5e de Sibelius, et déjà de Mahler, le Chant de la Terre et la Titan. Dans la Résurrection (une intégrale à pas tranquille est-elle en branle ?), Franck fait du Franck. Sans surprendre outre mesure, il intéresse et émeut, se singularise sans extravagance, manie la nuance et insiste sur la dimension onirique du monument, éclairant ses multiples recoins de poésie.

Les années passant, la fréquentation régulière des concerts de Franck permet de cerner les contours essentiels d’un art de direction dont la force a une part de mystère. En un sens, le mystère est qu’il n’y a pas de mystère. De ce qu’on en sait et en voit, le surdoué finlandais aime les choses simples, n’aime pas trop s’attarder en répétition sur les détails, fais confiance aux musiciens pour la mise en place, quelle que soit la complication de la partition. En ce sens, il traite son orchestre en grand orchestre, ce qui convient sans doute à l’état d’esprit exigeant des musiciens. Ce qu’il cherche à obtenir est une simplicité de geste, une immédiateté d’expression qui puisse le rendre, lui, presque inutile. L'écueil de taille de ce genre de démarche est d’éviter (aussi bien dans le répertoire classique que post-romantique) un style dénervé, coulant.

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