Claude Debussy (1862-1918) arr. Matthews, Symphonie en si mineurSergeï Rachmaninov (1873-1943) Concerto pour piano n°2 en ut mineur, op. 18
Jean Sibelius (1865-1957) Symphonie n°3 en ut majeur, op. 52
Orchestre Philharmonique de Radio-France
Direction : Mikko Franck
1er mars 2018, Auditorium de Radio-France
Dans ce beau et original programme en do se sont vu confirmer des sujets - variés - de doute comme de réconfort. Le Philhar bien mobilisé peut maintenir un niveau proche des plus hauts standards internationaux sur la totalité d’un concert. Khatia Buniatishvili a un talent dont la réalité n’est pas démentie par son gâchis régulier. L’acoustique du nouvel auditorium a bien des vertus qui se payent de tares proportionnées. Les instruments d’orchestre sont importants, presque autant que les instrumentistes. La 3e de Sibelius est une merveille du monde ; et c’est ainsi que Tapio est grand.
Amuse-gueule astucieux, l’orchestration par Colin Matthews du duo de jeunesse de Debussy a trouvé en Mikko Franck un défenseur appliqué, puisqu’avant de le programmer en concert il en a effectué le premier enregistrement il y a peu, en complément de L’Enfant et les sortilèges et de L’Enfant prodigue. La partition, présentée avec clarté et dynamisme, s’intègre sans peine dans la logique d’ensemble du concert, flattant la vague nationaliste symphoniste début de siècle. C’est que, à l’instar d’autres pièces du jeune Debussy, le duo en si mineur exprime sa fascination-répulsion pour la tradition germanique d’une façon singulière : en exposant son pathos slavophile. Celui-ci se présente non sans un côté carte postale et un brin cliché, encore que le matériau soit charmant et homogène. L’ennui est cependant que l’orchestration de Matthews appuie inutilement le trait naïf de celui-ci, à grands renforts de doublures et d’interventions de cuivres droit sorties d’une symphonie de Glazounov. Il n’est pas évident que Debussy aurait orchestré son oeuvre de la sorte s’il l’avait fait, encore que, par définition, le savoir retirerait tout intérêt à l’exercice lui-même. Quoi qu’il en soit, cette petite symphonie de Glazounov fut défendue avec tout le caractère et l’enthousiasme possibles, et même un brin d’aristocratie. Lire la suite sur Wanderer
Jean Sibelius (1865-1957) Symphonie n°3 en ut majeur, op. 52
Orchestre Philharmonique de Radio-France
Direction : Mikko Franck
1er mars 2018, Auditorium de Radio-France
Dans ce beau et original programme en do se sont vu confirmer des sujets - variés - de doute comme de réconfort. Le Philhar bien mobilisé peut maintenir un niveau proche des plus hauts standards internationaux sur la totalité d’un concert. Khatia Buniatishvili a un talent dont la réalité n’est pas démentie par son gâchis régulier. L’acoustique du nouvel auditorium a bien des vertus qui se payent de tares proportionnées. Les instruments d’orchestre sont importants, presque autant que les instrumentistes. La 3e de Sibelius est une merveille du monde ; et c’est ainsi que Tapio est grand.
Amuse-gueule astucieux, l’orchestration par Colin Matthews du duo de jeunesse de Debussy a trouvé en Mikko Franck un défenseur appliqué, puisqu’avant de le programmer en concert il en a effectué le premier enregistrement il y a peu, en complément de L’Enfant et les sortilèges et de L’Enfant prodigue. La partition, présentée avec clarté et dynamisme, s’intègre sans peine dans la logique d’ensemble du concert, flattant la vague nationaliste symphoniste début de siècle. C’est que, à l’instar d’autres pièces du jeune Debussy, le duo en si mineur exprime sa fascination-répulsion pour la tradition germanique d’une façon singulière : en exposant son pathos slavophile. Celui-ci se présente non sans un côté carte postale et un brin cliché, encore que le matériau soit charmant et homogène. L’ennui est cependant que l’orchestration de Matthews appuie inutilement le trait naïf de celui-ci, à grands renforts de doublures et d’interventions de cuivres droit sorties d’une symphonie de Glazounov. Il n’est pas évident que Debussy aurait orchestré son oeuvre de la sorte s’il l’avait fait, encore que, par définition, le savoir retirerait tout intérêt à l’exercice lui-même. Quoi qu’il en soit, cette petite symphonie de Glazounov fut défendue avec tout le caractère et l’enthousiasme possibles, et même un brin d’aristocratie. Lire la suite sur Wanderer